Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/217

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Le père de Clarence, qu’une bien vive sollicitude rappeloit au sentiment de sa détresse, reprit le premier la parole, d’une voix grave et pleine de tristesse :

— Dieu jugera, madame ; Dieu dira à chacun de nous quel fut son crime, et quel en sera le châtiment : laissons faire à sa justice ! Mais je vous en conjure, une halte, un repos ; ne persécutez plus,… moi aussi, je suis vieux avant le temps ;… et s’il faut à votre colère cette satisfaction cruelle, de nous deux c’est moi qui demande merci… Je suis trois fois vaincu, maintenant rendez-moi ma fille,… ma Clarence,… la prostituée, maîtresse d’un roi !… À votre tour, n’avez-vous pas de honte de m’avoir mis cette souillure au front ? elle est ineffaçable, mais mon pardon, pour ce dernier outrage, vous pouvez l’obtenir. — Rendez-moi mon enfant !… Il joignit ses mains suppliantes en prononçant ces derniers mots.

— La duchesse de Valentinois, un peu avant minuit, a fait enlever Clarence de cette maison…