Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/219

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favorite, et du même coup, j’écraserai ces courtisans si fiers de leur bonheur ! Et ce soir, je les tenois tous sous mon regard ! un respect humain insensé a retenu ma voix, prête à évoquer la vérité au milieu de leur foule menteuse !… Que voulez-vous de moi ? — cria Nostredame avec une exaspération incroyable. — Voyons, parlez, que me demandez-vous ?… Votre avenir !… tête basse, et faites silence… Votre avenir, misérables !… Mais le flot qui vous emporte est rougi de votre sang !… Guise, n’entre pas dans le bateau, il s’y trouve un traître !… Coligny, lève-toi, lorsque le bourdon de Saint-Germain-l’Auxerrois donnera le signal… dauphin, arrache ta coiffe de nuit, secoue cette poudre… Duc d’Orléans, sangsue catholique, c’est du sang huguenot que tu dégorges par tous les pores… Duc d’Anjou, regarde bien le moine, et avant d’aller à lui, mets ta cuirasse… Et toi, duchesse de Valentinois, fais tes adieux à ton amant et à tes grandeurs adultères ; va mourir obscure et délaissée… ton amant se débat sur la poussière ; relevez-le vite, qu’il meure en roi, sous une estrade !… Toi, pau-