Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/255

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tion ; — puis, voyant ce qui étoit, je cherchois ce qui seroit. Mon système nerveux, ébranlé par une volonté puissante qui se manifestoit en moi, recevoit tout à coup une incroyable commotion, chacun de mes sens subissoit l’action de l’électricité… je voyois, mes seigneurs, mes maîtres !… je vois ! — Nostredame s’exaltoit — Saporta l’a dit : rien de semblable dans la médecine. Rabelais l’a dit : Hippocrate n’a parlé que de la vue pendant le sommeil ; — je vous parle d’une vue, l’homme éveillé ; d’un somnambulisme que n’explique aucune théorie de la science, — d’une lucidité instantanée et spontanée, qui se déclare sous l’impression d’une idée imprévue, d’un sentiment accidentel… Qu’il s’établisse entre moi et un fait, entre moi et un homme un rapport ; — que le fait, que l’homme se trouvent dans une condition d’action qui se rattache à une généralité digne d’intérêt… je vois par-delà le fait, je vois par-dessus la tête de cet homme… Ni magie, ni sorcellerie, ni astrologie, ni manie, ni folie, ni science ! rien de tout cela : je vois !… pourquoi cette