Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/351

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Laure bondit en arrière. — Une pénitence de vingt-quatre heures ici, devant ces témoins, te vaudra vingt ans de macérations sur la terre ; humilie-toi, pleure et prie, pauvre femme !… de nous cinq, c’est toi qui mourras la dernière ; fais que là-haut je puisse intercéder pour toi !…

— Mon Dieu ! mon Dieu ! — dit Laure en se tordant les mains ; — mais vous m’avez enterrée vive !… — Reprenant peu à peu sa violence : — Mais c’est un crime atroce ! mais vous aussi vous êtes un assassin ! — lui saisissant le bras et l’agitant : — Parle donc, vieillard, parle donc !… vas-tu mourir ? — Elle se pencha, comme pour regarder de près Nostredame. Lui, il prit la lampe, et en éclaira son visage et celui de Laure. Le visage de Nostredame blanchissoit au ton mat de sa barbe, — tête en marbre de saint Jérôme. — Le visage de Laure, — découpé par les rides profondes de l’envie, de la colère et de la haine, — étoit horrible à voir, malgré les vestiges des belles lignes qui en avoient fait