Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/46

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l’ame et de la modestie de l’intelligence. César arrêtoit sur le visage austère de Michel de Nostredame des yeux pleins d’une expression sérieuse et admirative ; devant l’imposante figure du savant, jeune encore, dont le nom avoit une haute taille dans la Provence, Clarence sourioit ou avoit peur, — selon sa préoccupation du moment. Les deux enfans furent envoyés à Saint-Rémy dès que Nostredame eut prévu la mort prochaine de Ponce Gémel.

César pleuroit et restoit dans le silence et l’attente ; — Clarence, oublieuse de la mortalité qui s’arrêtoit sur la maison de son père, se livra aux paroles attrayantes d’une religieuse inconnue. La religieuse étoit belle, elle parloit dignement, venoit de bien loin ; — la jeune fille voulut l’assister dans sa quête par la ville de Saint-Rémy.

— Enfant, dit Michel de Nostredame à son fils César, aussitôt qu’ils furent revenus dans leur maison de Salon, — as-tu peur de la solitude ?

— Non, mon père.