Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/81

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nier regard sur le gondolier et le potier d’étain : au moment où il se retourna pour s’avancer dans la galerie, ces deux hommes, agités par tant de passions contraires, cédèrent à une peur superstitieuse, s’inclinèrent devant le vieillard qu’ils dévoient poignarder dans peu de minutes, en face de saint Théodore, et baisèrent sa robe.

— Ne levez la pioche qu’au signal de minuit ! répétèrent-ils en se retirant.

Le juif atteint, pendant soixante ans de sa vie, de la monomanie des trésors enfouis, étoit arrivé, selon sa conviction, au moment le plus solennel que puisse désirer l’astrologue ou le fou lisant dans les cieux. La promesse révélée par la voix mystérieuse de l’astrologie, et qui avoit dit : Tu mourras riche, alloit se réaliser ; il vivoit, il comptoit sur un jour de plus, et avant l’heure où paroîtroit la clarté de ce jour, il seroit riche ; ainsi l’avoit dit la lettre de son étoile. Une inquiétude auroit dû le saisir, — celle que la pierre cimentée dans les membrures de la voûte résistât aux coups