Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/82

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de ses bras déjà fatigués par le poids de quatre-vingt-six ans. Mais le doute à cet égard ne lui vint même pas.

— Porte du ciel ! s’écria-t-il, en regardant la pierre, dont la vétusté de plusieurs siècles insultoit par sa force à sa caducité de quelques années. — Porte du ciel, abaisse-toi ! Saint Théodore, montre-toi, couvert encore des oripeaux et des perles dont la dévotion chargea tes os ; — montre-toi ! et je me fais catholique ! et je t’élève un mausolée dont le parvis sera de marbre ; la croix, de l’or le plus pur ! — Il s’agenouilla, faisant face à la pierre. — Je m’éveille ! ma vie entière ne fut qu’un long et douloureux sommeil ; je m’éveille ! ma destinée réelle va commencer !

— À saint Théodore, salut !… Le 25 mars est commencé !… Il est minuit ! Ces paroles retentirent dans la galerie, Buvarini les prononçoit d’une voix haletante.

— Il est minuit ! cria à son tour le gondolier.