Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/83

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Élie Déé se releva avec l’agilité d’une volonté jeune, et porta, sur un coin de la pierre, un premier coup de pioche avec l’adresse d’une mâle vigueur. Le savant vieillard frappoit sans précipitation, afin de ne perdre ni force, ni haleine. Si sa préoccupation n’avoit pas été absorbante, il eût entendu dans les intervalles de ses coups une voix qui, partie de loin, crioit les heures ; et une autre voix, à trente pas environ, sans doute à l’entrée de la galerie souterraine, qui répétoit d’une voix sourde le chiffre de l’heure.

Pendant que l’horloge sonnoit douze fois, le juif n’avoit pas frappé plus de douze coups.

— Le dernier des douze coups de minuit à Saint-Marc ! cria Buvarini d’une voix éclatante.

— Minuit sonné vieillard ! cria Pietro, dépassant la grille.

Vade retro, Satanas ! cria le juif d’une voix glapissante. — Au large, Pietro !… N’approche pas, gondolier !… Garde que le