Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/84

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regard de saint Théodore ne t’aperçoive !… Laisse faire au vieillard ! laisse faire !… La pierre chancelle, elle va tomber !…

Pietro s’étoit encore avancé. Élie Déé suspendit son attaque contre la porte du trésor, déposa la pioche, prit la lanterne, fit un pas comme s’il alloit se retirer, et s’arrêta aussitôt qu’il eut fait jouer la lueur de sa lumière sur le visage du gondolier.

— Le moment est décisif ! — lui dit-il avec autorité. — Veux-tu insulter aux morts et à la fortune qui t’ouvre ses bras ?… Ta présence ici est une participation à un acte que t’inderdit la lettre expresse de ce testament… Encore un mouvement de ma main, et la pierre tombe !… — Entends-tu bien cela, impur gondolier… Une seconde encore, et tu meurs pauvre et damné, ou tu vis plus riche que n’est Venise !… Écoute, écoute bien ! Entends-tu ce bruit derrière cette pierre ? saint Théodore s’agite… ses ossemens frappent la dalle…

Pietro fit un bond en arrière ; la barbe d’Élie Déé se roidit, ses yeux s’ouvrirent plus