Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/85

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grands, plus étincelans que de coutume ; car le juif ne mentoit pas ; la pierre, presque déchaussée, laissoit de grands jours, et un bruit étrange se faisoit entendre derrière.

— Eh bien ! demanda Buvarini, arrivé jusqu’au gondolier en se traînant, tant l’attente avoit écrasé ses forces.

— Silence ! Buvarini, dit Pietro, se reculant encore, et plaçant sa main de fer sur le bras du potier d’étain. — Silence ! il faut laisser faire au vieillard… Tout est vrai dans la parole de ton oncle !… Là bas, vois-tu, derrière ce point blanc, il y a de quoi payer dix poignards pour tuer les Dix !… Éloignons-nous !… À l’œuvre, sage Élie ! à l’œuvre !

— Et vous respecterez le saint ! — dit Élie s’avançant alors jusqu’à la grille.

— Oui, Élie, répondirent ensemble Pietro et Buvarini.

— Bien, répliqua le vieillard d’une voix ferme. Il retourna vers le granit testamentaire, ressaisit sa pioche, ne donna qu’un coup, la