Page:Bonnerot - Romain Rolland sa vie son oeuvre.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il n’y a que les faibles qui se découragent d’un insuccès et s’endorment, rêveurs, sur la tâche commencée. Plus d’une fois encore, R. Rolland se servira de cette forme si vivante de la pièce de théâtre pour exprimer ses idées ou protester contre une injustice — et aussi pour évoquer, de façon plus concrète et plus vraie, tel épisode d’histoire ou telle scène dont il aura connu et étudié les personnages au cours de ses recherches érudites.

Je devance ainsi le cours des années et m’en excuse ; mais ces rapprochements, que la logique impose, sont nécessaires à la clarté de sa vie.

C’est de 1902 que date le drame « dédié à la civilisation » qui, sous le titre de : Le Temps viendra,[1] met en cause les événements anglais du Transvaal. Œuvre tragique et courageuse qui est une protestation loyale contre un crime et un appel à l’humanité. Puis, en 1904 et en 1905, deux pièces historiques, dont l’action se passe au grand siècle : La Montespan,[2] trois actes, et les Trois Amoureuses,[3] pièce en trois actes, qui met en scène, en 1665, Madame Henriette-Françoise de Gueméné et Antoinette de Beuvron. Délassements d’artiste qui se repose de sa lourde tâche, en se donnant à soi-même un spectacle dans un fauteuil.

Mais avant de clore à la dernière page cette période héroïque de sa vie, où il avait lutté, vainement d’ailleurs, pour créer un théâtre du peuple, R. Rolland, évoquant ses rêves, ses longs efforts, ses déceptions, voulut en fixer le souvenir. Ses articles publiés à la Revue d’Art

  1. Cf. Bibliographie n° 9.
  2. Cf. Bibliographie n° 10.
  3. Cf. Bibliographie n° 11.