Page:Bonnerot - Romain Rolland sa vie son oeuvre.djvu/58

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les moqueries ; — les autres plus touffues, plus amples, comme celle de Haendel ou de Tolstoï. D’autres sont annoncées[1] comme celle de Giuseppe Mazzini, le patriote italien, qu’avait connu Mlle de Meysenbug dans son exil en Angleterre. R. Rolland avait enfin promis au regretté fondateur des Cahiers hivernais et du Centre, Paul Cornu, une Vie de Vauban, ce petit gentilhomme « morvandiot », devenu par son seul génie grand-maître de l’artillerie et maréchal de France ; défendant la vie de ses soldats jusqu’à se laisser accuser de lâcheté ; revendiquant l’égalité de l’impôt pour tous les habitants de France ; et, pour prix de ses services et rançon de son dévouement, disgracié de la cour, attaqué, calomnié, poursuivi et mourant seul, de tristesse et de désespoir, tandis que le bourreau mettait son livre de la Dîme royale au pilori. Olivier (Dans la Maison, p. 49) évoque avec émotion celui qu’il nomme son a pays le vieux Vauban aux yeux bleus ». Ces vies illustres fournissent de nobles et hautes leçons de morale et d’héroïsme. R. Rolland aura à cœur de ne pas oublier qu’il se doit de les écrire.


R. Rolland professeur, critique et historien musical


Cependant R. Rolland, dont l’existence matérielle est assurée, s’absorbe de plus en plus dans la musique et l’histoire musicale. La Revue de Paris[2] l’a accueilli,

  1. L’édition Hachette de la Vie de Michel Ange (1907) annonce au dos du faux-titre comme étant en préparation une Vie de Mazzini.
  2. Elle publie, dès janvier 1896, un article sur la Décadence de la Peinture italienne qui est un résumé de sa thèse latine. — Cf. Bibliographie n° 93.