Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/104

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tiennent des fibrilles à l’unisson de chaque espece d’impression. Nous concevons assez de variétés dans les différens états que les fibres du toucher peuvent subir, dans les différens mouvemens qui peuvent leur être communiqués, pour satisfaire à tout ce que nous éprouvons. De la contraction & de l’engourdissement des mammelons peut résulter la sensation du froid ; de la dilatation & du trémoussement de ces mêmes mammelons peut résulter la sensation du chaud. De la plus grande contraction à la plus grande dilatation, du trémoussement le plus foible au trémoussement le plus fort les nuances sont infinies. Du degré de la nuance dépend le plaisir ou la douleur. Si de l’état d’une dilatation médiocre & d’un trémoussement vif mais doux, les fibres passent à l’état d’une si grande dilatation et d’une agitation si violente qu’elles en soient séparées ou même divisées, l’ame passera du sentiment d’une chaleur douce à celui de la brûlure.

Entre le chatouillement & la cuisson il y a les mêmes gradations qu’entre la