Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/188

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vives & de perceptions foibles, & qu’elle proportionne son attention au degré de force ou d’intérêt de chacune. Les idées que la méditation fournissoit à notre philosophe pendant sa promenade l’occupoient presque tout entier : son attention y étoit concentrée. Les perceptions des objets environnans n’ayant aucun rapport avec le sujet de sa méditation & n’apportant aucun changement à l’état actuel de l’ame, ne faisoient, pour ainsi dire, que glisser à sa surface. L’ame ne les distinguoit point les unes des autres ; elles étoient toutes par rapport à elle au même niveau d’intensité ou plutôt de foiblesse. Il n’en a pas été de même des perceptions des objets qui faisoient obstacle : ces perceptions touchant au bien-être de l’individu, ont fait sur l’ame une impression un peu plus sensible ; elles ont sailli au-dessus des perceptions des autres objets ; l’attention que l’ame donnoit à ses réflexions en a été un peu partagée : l’effet nécessaire de ce partage a été de changer la direction du mouvement de la machine.

C’est ainsi qu’en lisant, nous ne som-