Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/41

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préjudiciable. Les succès répondirent aux efforts, et les victoires d’Arques et d’Ivry, remportées à quelques mois d’intervalle, donnèrent à cette petite armée un prestige qui contrebalançait son infériorité numérique.

Henri IV put de nouveau mettre le siège devant Paris, et s’empara d’abord des places voisines afin d’intercepter les communications de la capitale avec l’extérieur. Puis on se mit en devoir d’emporter les faubourgs. « Paris fut donc bouclé de près, raconte d’Aubigné, et ordonné Fervaques pour commander à la courtille et faux bourg Saint-Martin; au faux bourg St Denis, le baron de Biron (1); à Montmartre, St Luc; au faux bourg St Honoré et aux Tuileries le régiment des Gardes commandé par Grillon; à St Germain et St Michel, le mareschal d’Aumont; à St Jacques, trois régiments de Gascongne commandés par le baron de Salignac recognoissant Chastillon qui estendoit les forces de Languedoc à garder St Marceau et St Victor. »

Chacun ayant pris ses dispositions, « l’escopeterie commença sur la minuit, rapporte Sully, et dura deux grandes heures avec telle continuation qu’il sembloit que la ville et les faubourgs fussent tout en feu. »

En effet, tous les faubourgs furent enlevés presque en même temps, et la ville investie et bloquée de toutes parts.

Cependant les ressources de Henri IV s’épuisaient.

(1) Charles de Gontaut, baron puis duc de Biron, amiral et maréchal de France. Il était fils d’Armand, baron de Biron, maréchal de France, et de Jeanne d’Ornezan Saint-Blancard.