Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/42

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Pour les renouveler, il fit appel à ses alliés la reine d’Angleterre et les princes protestants d’Allemagne.

Le vicomte de Turenne, que sa situation considérable et sa grande fortune plaçaient au premier rang de la noblesse de France, fut accrédité dans ces différents pays afin d’obtenir des secours en hommes, argent et munitions. Salignac dut l’accompagner et se charger de toutes les démarches qu’exigeaient de si importantes négociations. Son caractère sage et réfléchi inspirait la plus grande confiance à Henri IV, et la profonde expérience qu’il avait acquise dans plusieurs missions difficiles en faisait pour le vicomte de Turenne un auxiliaire précieux.

Sur le point de quitter la France, Salignac, redoutant pendant son absence les entreprises que pourraient tenter les ligueurs dans son gouvernement du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges, résigna en faveur du sieur de Lardimalye ses fonctions de lieutenant pour le Roi dans ces provinces (1).

Il passa une année presque entière en Allemagne, voyageant de Cour en Cour, prenant les dispositions pour concentrer sur la frontière les troupes qu’il avait enrôlées. Une armée recrutée pour une période de trois mois put enfin être dirigée vers la Champagne (2). Mais les reîtres n’étaient pas payés régulièrement et menaçaient de rentrer dans leur pays.

(1) Bibliothèque nationale, fonds Périgord, vol. 24.

(2) Une lettre que le baron de Salignac écrit au duc de Nevers, gouverneur de Champagne, lui annonce l’arrivée des troupes allemandes dans son gouvernement; mais le texte de la commission à laquelle il fait allusion n’a pu être retrouvé : « Monseigneur, après beaucoup de tans et de peine, l’armée que le Roy a levé en ce païs par la négociation de M. de Turenne, est sur pié é commence à marcher sous sa conduite. Nous en faisons la monstre de là le Rhing le sixiesme de ce mois. Tout ce qui s’est passé