Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/367

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dans la haie, entrons nous promener un moment sous ces tilleuls.

— Quelle étrange idée ! Ne crains-tu pas qu’on nous prenne pour des larrons de nuit ?

— N’aie pas peur, mon amie, personne en ce lieu ne veille. D’ailleurs, je suis connu du voisinage et du maître de ce champ où je venais assez souvent, ce printemps, faire des promenades solitaires.

— Comme il fait noir : si je n’étais avec toi, Passereau, j’aurais peur.

— Enfant !

— Comme on pourrait égorger, à son aise, dans ce quartier perdu !

— Est-ce pas ?

— Qui viendrait à notre aide ? vous auriez beau crier.

— Crier, ce serait peine vaine.

— Passereau, prenons cette allée de framboisiers ?

— Non, non, allons sous les tilleuls !

— Passereau, tu me fais trotter comme une mule. Je suis très fatiguée.

— Asseyons-nous. — Est-il un plus grand bonheur que tu saches que le désert à deux,