Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/372

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ciel à témoin ! Forte de ma conscience, je ne chercherai pas à me laver de cette sale calomnie. — Si tu savais combien je t’aime, si tu comprenais l’étendue de mon amour pour toi ? Je t’aime tant, je t’aime tant ! plutôt que de trahir mon devoir et ma foi, plutôt que de te trahir, je me tuerais !

— Oui ! plutôt la mort que l’ignominie.

— Oh ! tu m’effraies, ne me regarde pas ainsi ! Tes yeux, comme des prunelles de tigre, roulent dans l’ombre.

— Ma bonne, voudrais-tu venir avec moi, j’ai bien envie de faire un voyage ? je suis ennuyé de Paris.

— Quand cela ?

— Au plus tôt. — Partons demain si tu veux ? allons à Genève.

— Demain, dimanche ? je ne puis.

— Pourquoi, qui te retient ?

— Rien, seulement j’ai promis d’aller dîner chez un parent, si je manquais il s’en fâcherait beaucoup.

— Partons lundi, partons dans la semaine.

— Non, mon ami, je suis bien fâchée, mais je ne puis encore ; j’ai promis à des parents d’al-