Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/405

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phrases avec des baisers déchirants, me dit, grave et réfléchie — car Flava est une femme forte, je le répète, une femme qui nous dépasse tous –, Champavert, fais le serment de m’accorder ce que je vais te demander.

— Ma bonne, je ne puis ainsi faire une promesse.

— Oh ! je t’en prie, promets-le moi.

— Non, je ne puis.

— Qu’as-tu peur, crains-tu que je te surprenne une volonté qui te serait fatale ? Oh ! tu n’es pas généreux ; vois-tu, je te promettrais tout aveuglément, c’est que je t’aime ! Il n’est nulle chose au monde que je ne ferais pour toi, si tu disais, je le veux. Oh ! c’est bien d’un homme…

— Bonne amie, il n’est nulle chose au monde que je ne ferais pour toi aussi, tu le sais bien ; parle, que t’ai-je jamais refusé ?

— Je veux de toi, Champavert, jure-le moi, que tu ne te tueras jamais seul, jamais ! Le jour où tu seras las de la vie, vite, viens me trouver, dis-moi seulement : — Je veux en finir. Je me lèverai aussitôt et nous sortirons, et, tous deux embrassés, nous nous tuerons.