Aller au contenu

Page:Borrelli - Les Dactyles, 1896.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


***


Et moi qui, curieux comme notre mère Eve,
Avais voulu savoir, je me laissais bercer
De rêves, où flottait sur des notes de rêve
Un nom que j’hésitais encore à prononcer.

Décidé fermement à faire une folie,
J’avais l’air d’oublier pour quoi j’étais venu ;
Et je me complaisais dans la mélancolie
De ces moments de halte au bord de l’Inconnu.

N’est-il pas toujours temps de perdre fût-ce un leurre ?
A quoi bon se hâter ? Et je m’étais donné
Jusqu’à l’instant précis où s’égrènerait l’heure
A l’église d’Arcueil : enfin, elle a sonné.

Alors, debout, trois fois, comme un homme qui lance
Des cailloux dans un gouffre où nul n’est descendu,
Trois fois, tout haut, j’ai dit ce nom dans le silence...
— Celle que j’appelais ne m’a pas répondu.