Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/78

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à couper ou pratique une incision sur chaque ficelle en suivant le contour du dos afin de couper à ces places, les fils avec lesquels le livre a été cousu. On retire le volume de la presse et on enlève les cartons en coupant les ficelles d attache et, pendant que le dos est encore un peu humide, on détache les cahiers un à un comme on le ferait d’un livre broché, en ayant soin d’enlever les bouts de fil qui se trouvent à l’intérieur des cahiers. On laisse bien sécher en étageant les cahiers du volume, puis on abat à petits coups de marteau, par trois ou quatre cahiers à la fois, les mors[1] de l’ancienne reliure afin de rendre au volume la forme plane sans laquelle on ne pourrait le relier à nouveau.

Du repliage. — Nous avons indiqué : Chapitre I en quoi consiste la pliure des feuilles dont se compose un livre : ce travail, s’il était correctement exécuté par le brocheur, permettrait au relieur d’exécuter son travail sur des bases également correctes. Mais il n’en est, malheureusement pas ainsi, et dans la pluralité des cas, une révision attentive delà pliure s’impose à tout relieur, ayant souci de son art et de sa renommée. Quoique le livre broché ait été lu et que les cahiers en soient coupés en tête et sur le devant, le redressage des feuilles est indispensable : sans ce travail préliminaire une reliure quel qu’en soit le genre ou la forme n’aura qu’une valeur relative.

En effet, est-il rien de plus disgracieux qu’un livre ouvert offrant à la vue du lecteur des pages dont le texte se présente de travers par rapport aux marges, en les supposant coupées à la rognure ou à l’ébarbage. De

  1. On donne le nom de Mors à la portion du dos des cahiers qui se rabat au commencement et à la fin du volume, pour former à ces places les creux dans lesquels se logent les cartons.