Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/146

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que les autres estiment et il s’arrête à des choses qui n’ont point de valeur pour les hommes raisonnables. C’est ainsi qu’il a recueilli précieusement tout le fatras d’images et d’idées impures, déposées dans son imagination par son éducation classique, ce que chacun, vous le savez, se hâte d’oublier. Vous traitez, j’en suis sûre, cet enthousiasme de l’antiquité de fantaisie insignifiante. Ah ! gardez-vous de croire que cela puisse être indifférent à mon bonheur !

« Non, je ne suis pas coupable de calomnie envers Félicien, en disant que les erreurs de son esprit ont marqué leur empreinte sur son âme. Rien dans sa conduite, il est vrai, ne justifierait une accusation que je porterais contre lui. Cependant, il se mêle à tous ses goûts des fantaisies singulières. Même dans son affection d’époux, refroidie si souvent par le dédain, il montre des exigences qui m’étaient jusqu’alors inexplicables, mais dont je commence à démêler la cause.

« Faut-il achever ma confidence ? Eh bien, je ne crois pas qu’il apprécie à leur valeur les plus belles qualités de la femme… les seules vraies. Mon éducation a été complètement dif-