Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un petit salon où quatre personnes ne seraient pas à l’aise. Je n’entre dans les pièces de réception que pour ouvrir les fenêtres, afin d’y renouveler l’air, ou pour clore les persiennes quand le soleil menace de passer les couleurs des tentures. C’est un soin que je prends moi-même, parce que mes domestiques oublient cette partie de la maison, dans laquelle personne ne met le pied.

« Mais en vous racontant ce qui s’est passé entre Félicien et moi, vous allez voir de qui dépend que nous menions un train de vie plus honorable.

« Peu de temps après mon mariage, je fus invitée à tenir la bourse dans une quête au profit de l’Œuvre des Anges-Gardiens. Cette cérémonie fut retardée parce que M. l’abbé Sales, qui devait prêcher le sermon de charité, ne put venir à l’époque fixée. Enfin, elle eut lieu samedi dernier.

« Quoique je n’eusse été prévenue que quelques jours à l’avance, comme je venais de faire mes acquisitions d’été, je pus facilement organiser ma toilette. Ma couturière, en vingt-quatre heures, me fit une robe de grenadine lilas, mais si fraîche, si jolie, que pour la pre-