Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mière fois la tête me tourna de vanité. Avec cela, un chapeau blanc garni de lis ; c’était un genre d’ornement tout nouveau, mais pas aussi écrasant que vous pourriez le croire : pour la fête des Anges-Gardiens, n’était-ce pas bien choisi ?

« Je montrai, toute triomphante, ma toilette à Félicien, et je dois avouer qu’il prit part à ma joie. Mais ce n’est pas tout, lui dis-je, nous avons une obligation à remplir : il est d’usage que la quêteuse invite Monseigneur à dîner, parce que la société des Anges-Gardiens est placée sous ce patronage éminent.

« — Fais-le, si cela te plaît ; mais j’y vois un embarras : vous êtes deux quêteuses.

« — Oh ! ce n’est pas une difficulté : madame de Linières, que j’inviterai aussi, me cédera ce privilège. Elle a eu déjà l’avantage de recevoir Monseigneur chez elle, et elle comprendra combien une jeune femme doit être ambitieuse de cet honneur, surtout lorsqu’elle ouvre ses salons pour la première fois.

« — Ainsi il faudra que j’aille avec toi faire à l’archevêché une visite d’invitation ?

« — Sans doute.

« — Mais nous ne recevrons pas Monsei-