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glisser sur les difficultés, tout en paraissant en faire l’objet de sa préoccupation. Peut-être eût-on trouvé là des lumières pour la mesure de développement qu’il convient de donner à la crinoline, qui n’est pas prohibée, parce qu’elle est digne, gracieuse et décente, ou pour tailler l’envergure d’une robe ou l’échancrure d’un corsage. Les petits défauts des femmes mêmes y étaient agréablement raillés : la vanité, la médisance, la jalousie y étaient attaquées à armes courtoises ; les ridicules y étaient traités en enfants gâtés qu’on caresse en les réprimandant. Mais l’enseignement nécessaire pour éclairer et soulager l’âme dans l’accomplissement de ces devoirs domestiques qui se confondent avec les devoirs sociaux était tellement superficiel, qu’il ne pouvait s’adresser qu’à ces favorisées du sort pour qui le joug de la destinée est doux et son fardeau léger. Rien n’annonçait qu’on eût prévu qu’il existe souvent pour les femmes des tâches laborieuses qui réclament tout l’effort d’intelligence et toute la persévérance de vertu que la nature humaine est capable de fournir.

Adrienne, malgré son enthousiasme, ne vit point sans quelque dépit que ses concurrentes