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en œuvres dévotes étaient déclarées irrésistibles dans l’art des conversions. Sa défaite lui en paraissait d’autant plus sensible. Peut-être se serait-elle longuement tourmentée à imaginer leurs moyens d’influence, mais la sainte hardiesse du révérend père auteur du livre lui en épargna la peine. Il renvoyait pour s’instruire là-dessus aux canapés des dames solliciteuses qui, s’ils pouvaient parler, nous découvriraient les mobiles qui mènent le monde. Adrienne fut un peu étourdie par cette révélation qu’elle ne comprenait qu’à demi. Son canapé était des plus innocents, le miracle qui lui eût délié la langue eût été en pure perte. Soit froideur ou fierté, le zèle de propagande de la jeune femme s’arrêtait devant l’emploi de certaines séductions : elle ne faisait trafic ni de ses faveurs ni des dons de Dieu, elle ne pratiquait aucune espèce de simonie !

Cependant, comme le révérend père ne pouvait pas avoir tort, comme elle ne se reconnaissait non plus jamais en défaut, son peu de succès fut attribué tout entier à Félicien : lui seul au monde était inconvertissable !

Le besoin de récriminations se faisait sentir