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Cécile ne voulait pas que le corps de son mari demeurât en pays étranger ; que son tombeau surtout fût élevé dans un lieu où il rappellerait sans cesse le souvenir déshonorant qui s’attachait à sa mort. Dans les démarches si pénibles que nécessitaient ces circonstances, madame de Malmont ne pouvait se passer ni d’un appui, ni d’un conseil. L’alliance de famille qui existait entre elle et M. Dautenay autorisait donc madame de Nerville à s’adresser à lui, au nom de sa jeune parente, pour lui demander son secours.

Félicien reçut cette lettre par le courrier du soir. Le lendemain, à huit heures du matin, il était à Paris à la gare du chemin de fer de l’Est, où lui avait été fixé le rendez-vous avec madame de Nerville et madame de Malmont. Lorsqu’il aperçut Cécile, il la trouva changée et plus touchante encore. Elle n’avait pas eu le temps de préparer cette toilette de deuil qui, toute lugubre qu’elle est, donne à la femme qui la porte une sorte de majesté. Elle avait choisi pour vêtement ce que sa garde-robe renfermait de plus sombre et de plus simple. Ses cheveux, à l’ombre de son chapeau de crin noir, étaient lissés sur son front en