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effet, dans la conscience de cette enfant en révolte. Quand elle s’était bien fatiguée de sa rancune, brisée par sa colère, elle avait des retours d’attendrissement sur elle et sur Félicien, et c’était de bonne foi qu’elle se précipitait au pied des autels, réclamant un miracle de réconciliation pour lequel elle croyait tout l’effort de la Providence nécessaire, quand il n’aurait fallu que celui de sa propre volonté.

En retour du bonheur perdu, elle avait la compassion et l’admiration générales. On voyait bien que cette pauvre petite femme était chaque jour plus délaissée par son mari. Souvent, maintenant, il la laissait assister seule aux réunions du dimanche, se contentant d’aller la rejoindre vers dix heures du soir. Le motif de cette conduite, facilement explicable, n’était point admis comme une excuse suffisante. Félicien, depuis quelque temps, s’était lié avec un professeur du lycée, vieux savant qui avait pour les sciences naturelles une passion dont l’ardeur ne s’était jamais ralentie durant son persévérant exercice. Comme ses heures de classe et ses répétitions ne lui laissaient point d’autres loisirs que la journée du dimanche, Félicien et lui avaient été obligés