Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/205

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même accueil : beaucoup de politesse, des témoignages de considération, quelquefois excessifs, mêlés à une grande froideur sur ce qui l’intéressait ; de vagues promesses démenties aussitôt par des réticences mystérieuses, et tout cela recouvert d’un air de profondeur et de dignité.

Félicien se sentait éconduit ; mais le mérite de son protégé lui paraissait constituer un droit si évident à une juste préférence que, jusqu’au dernier moment, il avait conservé de l’espoir. Son illusion venait de s’évanouir devant l’annonce officielle de la nomination d’un autre concurrent. Il en éprouvait une déception d’autant plus sensible, qu’une foule de circonstances qui s’éclairaient maintenant dans sa mémoire le faisaient repentir de son intervention. Il était certain d’avoir été plus nuisible qu’utile à son protégé ; toutes les politesses qu’il avait reçues ressemblaient aux antiennes chantées sur les morts, elles avaient une signification très-précise qui se traduisait ainsi : néant pour vous et les vôtres !

Félicien suivait le cours de ses réflexions peu agréables à ce sujet, lorsque son attention fut éveillée par un bruit de sanglots mêlé de