Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nébuleuse, admise seulement à la contemplation de la cour céleste. Là, on ne souffle mot ; mais comme compensation au jeûne du silence, on a le régal des congratulations que vous vous adressez réciproquement, soit de votre fait, soit aidées de la plume de votre secrétaire.

— Comment ! ce sont là les torts si graves que vous reprochez à notre charité ?

— Oh ! je sais bien que ce ne sont que des petites vanités vénielles et qui ne nous regardent pas, puisque cela se passe en famille. Mais, je le répète, vous avez adopté pour principe la sujétion de l’obligé et la tyrannie du bienfait. Cette règle de conduite se dénote dans les plus petites choses, quoique vous soyez assez mystérieuses pour qu’il soit difficile d’en constater la preuve dans les grandes. Mardi dernier, quand j’ai été te chercher à l’église, Adrienne, il y avait là une centaine de pauvres rassemblés dans la nef, entendant une messe pour leurs bienfaitrices. Crois-tu que ces prières par ordre soient bien édifiantes ? que cette reconnaissance imposée soit bien touchante, comme elle est bien sincère ? D’ailleurs, tu ne l’ignores pas plus que moi, si tu veux te don-