Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saient accompagnées d’un cortège de choses indécentes sur lesquelles elle ne se résignait point à passer. Qu’on juge de l’indignation de Félicien la première fois qu’il avait soupçonné ce sentiment chez Adrienne ! Mais lui-même faisait un rude apprentissage de la tolérance qu’il avait cru posséder. Il se contint, espérant que la nature serait un meilleur réformateur que lui.

En effet, contrairement à ce qu’on attendait, Adrienne essaya d’allaiter son enfant ; mais elle ne put lui offrir qu’une nourriture insuffisante. Cette circonstance compliqua les soins qu’exigeait le petit Raoul, qui était d’une complexion très-délicate et sujet à des convulsions qui mettaient ses jours en danger. Il arriva que la jeune mère fut souvent embarrassée entre les prescriptions contraires de la théorie et de la pratique : la première représentée par le docteur, la seconde par madame Milbert et la bonne d’enfant. Naturellement Adrienne s’adressait à Félicien pour trancher la difficulté ; mais l’habitude de la défiance était tellement enracinée chez elle qu’elle avait toujours quelque peine à se rendre aux conseils de son mari.