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cien au milieu de sa famille : — Rien n’est plus propre, disait-elle, que le voisinage de la femme à guérir de l’amour du mari.

Au fond, elle n’était pas sûre de l’efficacité de ce remède ; mais le plus pressé lui semblait être d’arracher Cécile à son funeste anéantissement. Pour le reste, elle s’en fiait à sa force d’initiative, qui la laissait toujours maîtresse de diriger elle-même les événements.

Ce raisonnement ayant fait taire les scrupules de madame de Nerville (si elle en avait conçu quelques-uns), elle se hâta de faire part à ses amis de Rouen de son intention d’aller passer une saison en Normandie. Madame Milbert lui offrit l’hospitalité pendant le temps qui lui serait nécessaire pour choisir un logement et préparer une installation fixe.

Cécile et sa tante se trouvèrent donc établies un certain soir dans le salon de la mère d’Adrienne.

C’était à la fin d’une journée de printemps de température capricieuse ; la pluie tombait à petit bruit, et, par les fenêtres qui s’ouvraient sur les boulevards, il arrivait des bouffées d’air chaud, chargées de la senteur des arbres et des parfums empruntés aux fleurs des jardins voi-