Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/286

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ment la raison qui s’imposera à vos inclinations ?

— Non, mais il peut y avoir en moi des sentiments qui se combattent : trois jours de calme me suffiront pour bien me comprendre moi-même. Je vais aller pendant ce temps à la campagne visiter une de mes amies.

— Espérons ! dit-il. Et il lui baisa la main en adieu.

Dans le cas où elle refuserait d’épouser M. Delaroque, Cécile n’avait point d’indécision sur ce qu’elle aurait à faire : elle voulait quitter Rouen. Souffrance ou dépit, elle ne pouvait plus supporter la présence de Félicien ! Mathilde feignait d’entrer dans cette idée, qui préparait l’éloignement du prétendant. Cécile croyait donc n’avoir pas à tenir compte de ses scrupules, mais seulement de son penchant, en examinant si elle devait enfin accueillir la proposition de M. Delaroque.

Est-il besoin de dire que la question était déjà tranchée quand Cécile s’imaginait être encore occupée à la dénouer ? Prendre un mari, c’était interposer une réalité entre elle et son idéal, séparation plus difficile même que celle qu’elle méditait d’accomplir en s’éloignant de