Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion dans le repos qu’elle communiquait à l’âme ! Elle avait réconcilié la paix avec l’amour, le désir avec le bonheur, l’azur avec l’orage.

Ah ! s’il en était temps encore, comme il saurait expier par les ardeurs de la passion les voluptés cruelles qu’il avait goûtées à causer ses tourments ! Mais peut-être ne serait-elle plus si complètement à lui : il aurait perdu un peu de son pouvoir, elle un peu de sa confiance. Cette crainte n’était pas la moins cruelle de ses incertitudes.

Depuis le départ de madame de Malmont, Félicien allait chaque jour faire une visite à Mathilde : il ne repoussait plus sa complicité. Par une dernière pudeur, ils évitaient de parler du sujet qui les intéressait, mais ils comptaient l’un sur l’autre.

Le quatrième jour, madame de Nerville lui dit :

— Grande nouvelle ! Cécile a écrit ce matin à M. Delaroque ; sa lettre est un refus, et il retourne dès aujourd’hui à Paris. On assure, cependant, qu’il conserve encore quelque espérance. Peut-être compte-t-il nous retrouver là-bas ; car, pour complaire à madame de