Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour pour ses promenades ? s’écria madame Milbert avec aigreur.

— Parce que le dimanche est son jour d’ennui, répondit Adrienne. Bien loin d’éviter les occasions de s’absenter, il voudrait obtenir de moi d’aller chez vous, n’importe quel jour, pourvu que ce ne fût pas celui des réceptions.

— Eh bien, ce serait d’un bon effet ! Mais s’il s’ennuie dans une société aussi bien choisie que celle que nous lui offrons, que ferait-il seul avec nous ?

— Il prétend que votre ménage et le nôtre suffiraient pour nous intéresser, et que nous pouvons nous occuper agréablement de notre pot-au-feu pendant trois à quatre heures ensemble.

— C’est une dérision de sa part ; ne lui souffre pas ces idées absurdes. À quoi nous servirait notre fortune, je te le demande, si ce n’était pas pour nous en faire honneur avec toi ?

La promenade fut encore tolérée pour cette fois ; mais en accompagnant Félicien, Adrienne, sous l’impression de l’entretien qu’elle avait eu avec sa mère, se sentait indisposée contre lui. La route d’ailleurs n’avait point l’attrait de la