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Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/36

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LA TUTELLE DE JEAN DE CRAON.

les engageant seulement pour des sommes très considérables[1].

C’est dans les paisibles travaux d’une éducation soignée que s’élevait le jeune seigneur de Rais, au sein de sa famille ou à la cour des ducs de Bretagne ; et sous les yeux de son père, ses commencements étaient bons et faisaient concevoir de lui de belles espérances ; mais un malheur, soudain, irréparable, vint tout à coup assombrir l’avenir. Un des derniers jours d’octobre 1415, Guy de Laval, son père, fut emporté par une mort rapide. Plus grand malheur ne pouvait arriver à l’enfant. Il s’en ajouta deux autres qui mirent le comble à son infortune : d’abord, sa mère, Marie de Craon, se remaria presque aussitôt son veuvage à Charles d’Estouville, seigneur de Villebon ; pour Gilles, c’était la perdre, au moment où son influence lui était doublement nécessaire ; puis, les dernières volontés de son père, très sages et très prévoyantes de l’avenir, ne purent être exécutées. Comme il se voyait sur le point de mourir, justement inquiet du sort réservé à ses fils qu’il laissait en bas âge, il ne pouvait les oublier, alors qu’il portait ses délicates attentions sur tout ce qui lui était cher. Il s’était ému en regardant l’avenir, et avait redouté les tristes fruits qu’une éducation manquée fait produire aux naturels portés vers le mal. Chose étrange, en effet ; il y avait à ses côtés un homme, qui, par son âge, par son expérience de la vie, par ses titres à l’affection de Guy de Laval, semblait

  1. Léopold Delisle, Inventaire général et méthodique des Mss. français de la Bibliothèque nationale, t. II, p. 170 :

    Encyclopédie du Moyen-Age. 16993 (Séguier). Le Livre des Propriétés des choses, traduit par ordre de Charles V, par Jehan Corbechon. Fin du XIVe siècle. Peint. Frontispice à bande tricolore.

    Le même. Commentaire du XVe. Peint.

    (Colbert) Le même. Commentaire du XVe.

    Il y en a encore 17 autres provenant des plus célèbres bibliothèques, — Capucins, Gaignières, Navarre, Béthune, La Vallière, Mazarin, Gaston d’Orléans, etc.

    V. aussi Léopold Delisle, Cabinet des Manuscrits, t. 1. p. 38, 53, sur le Livre des Propriétés, traduit du latin ; sur la cité de Dieu, traduit par Raoul de Presles, p. 39, 42 ; sur Valère-Maxime, p. 42 et 43, traduit par Simon de Hesdin.