Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
SES VOYAGES.

tel de la Croix d’Or, et ses gens se dispersèrent dans les autres hôtels de la ville. Son « collège » s’établit chez Guillaume Antes, à l’Écu de Saint-Georges, son chantre de chapelle, à l’Enseigne de l’Épée, chez Jean Fournier ; ses hommes d’armes à la Tête Noire, chez Agnès Grosvillain ; son capitaine des gardes, Loys l’Angevin, dit Louynot, au Grand Saumon, chez Guyot Denis ; son armurier, Hector Broisset, à la Coupe, chez Macé Dubois ; son frère, René de la Suze, chez Régnard Prévost au Petit Saumon ; ses conseillers, Gilles de Sillé, Guy de Bonnière, Guyot de Chambrays, Guillaume Tardif et Guy de Blanchefort, au Grand Saumon’, où ils partageaient la table de Louynot ; ses chevaliers, Mgr de Martigné, Mgr Foulques Blasmes, Jean de Rains et Bauléis, chez l’hôtelier de l’Image de Sainte Marie-Madeleine ; Jean de Montecler, chez Colin le Godelier ; Rais-le-héraut et ses serviteurs, Galardde Galardon, Temberel, Chalency, Sainte-Croix, Guyot et Jean Chartier, à l’hôtel de la Tête Noire, déjà nommé ; ses chariots, ses chevaux et ceux de son frère René, à l’hôtel de la Roche-Boulet, chez Marguerite, veuve de Thévenon Hué ; les chevaux de son collège, le vicaire de sa chapelle, Collinet, Petit-Jean, le prêtre Le Blond et son barbier, chez Jean Couturier, dit Jeudi, à l’Enseigne du Fourbisseur ; le seigneur Jean de Vieille, Bois-Roulier, son prévôt, et son trompette nommé Georges, chez Jeannette la Pionne ; d’autres serviteurs enfin, chez Charles de Halot, au Cheval Blanc, chez Sébille la Trasilonne, à l’Homme Sauvage ; chez Foulques d’Estrepon, à l’Écu d’Orléans ; Thomas, son enlumineur, chez Marguerite, au dieu d’Amour ; en un mot, il n’était pas d’hôtel, dans tout Orléans, qui ne fût occupé par Gilles de Rais et par les gens de sa suite.

Dans cette ville, où il s’était déjà rendu célèbre par ses exploits contre les Anglais lors de la levée du siège, l’arrivée du maréchal de Rais remit son nom dans toutes les bouches ; mais plus encore peut-être les dépenses excessives qui marquèrent son séjour. Car l’absence, qu’il fit dans les mois qui suivirent son arrivée, était de nature à rendre son retour plus