Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/158

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vous avez pû reconnoistre que cette diversité ne fait rien à la suite des histoires, ni à l’accomplissement des conseils de Dieu. Vous devez éviter les anachronismes qui brouïllent l’ordre des affaires, et laisser disputer des autres entre les sçavans. Je ne veux non plus charger vostre memoire du compte des olympiades, quoy-que les grecs qui s’en servent les rendent necessaires à fixer les temps. Il faut sçavoir ce que c’est, afin d’y avoir recours dans le besoin : mais au reste, il suffira de vous attacher aux dates que je vous propose comme les plus simples et les plus suivies, qui sont celles du monde jusqu’à Rome, celles de Rome jusqu’à Jesus-Christ, et celles de Jesus-Christ dans toute la suite. Mais le vray dessein de cét abregé n’est pas de vous expliquer l’ordre des temps, quoy-qu’il soit absolument necessaire pour lier toutes les histoires, et en montrer le rapport. Je vous ay dit, monseigneur, que mon principal objet est de vous faire considerer dans l’ordre des temps la suite du peuple de Dieu et celle des grands empires.

Ces deux choses roulent ensemble dans ce grand mouvement des siécles où elles ont pour ainsi dire un mesme cours : mais il est besoin, pour les bien entendre, de les détacher quelquefois l’une de l’autre, et de considerer tout ce qui convient à chacune d’elles.