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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/165

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dont ils ont esté composez, ni la forme admirable à laquelle nous les voyons réduits.

Enfin le recit de la création, tel qu’il est fait par Moïse, nous découvre ce grand secret de la veritable philosophie, qu’en Dieu seul réside la fecondité et la puissance absoluë. Heureux, sage, tout-puissant, seul suffisant à luy-mesme, il agit sans necessité comme il agit sans besoin ; jamais contraint ni embarassé par sa matiere dont il fait ce qu’il veut, parce qu’il luy a donné par sa seule volonté le fond de son estre. Par ce droit souverain il la tourne, il la façonne, il la meut sans peine : tout dépend immediatement de luy ; et si selon l’ordre établi dans la nature, une chose dépend de l’autre, par exemple, la naissance et l’accroissement des plantes, de la chaleur du soleil, c’est à cause que ce mesme Dieu qui a fait toutes les parties de l’univers, a voulu les lier les unes aux autres, et faire éclater sa sagesse par ce merveilleux enchaisnement. Mais tout ce que nous enseigne l’ecriture sainte sur la création de l’univers, n’est rien à comparaison de ce qu’elle dit de la création de l’homme.

Jusques icy Dieu avoit tout fait en commandant : ... etc.