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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/186

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Il luy promit une terre (ce fut celle de Chanaan) pour servir de demeure fixe à sa posterité, et de siége à la religion.

Il n’avoit point d’enfans, et sa femme Sara estoit sterile. Dieu luy jura par soy-mesme, et par son éternelle verité, que de luy et de cette femme naistroit une race qui égaleroit les etoiles du ciel et le sable de la mer.

Mais voicy l’article le plus memorable de la promesse divine. Tous les peuples se précipitoient dans l’idolatrie. Dieu promit au saint patriarche qu’en luy et en sa semence toutes ces nations aveugles qui oublioient leur createur seroient benites, c’est à dire rappellées à sa connoissance, où se trouve la veritable benediction. Par cette parole Abraham est fait le pere de tous les croyans, et sa posterité est choisie pour estre la source d’où la benediction doit s’étendre par toute la terre. En cette promesse estoit enfermée la venuë du messie tant de fois prédit à nos peres, mais toûjours predit comme celuy qui devoit estre le sauveur de tous les gentils et de tous les peuples du monde. Ainsi ce germe beni, promis à Eve, devint aussi le germe et le rejeton d’Abraham. Tel est le fondement de l’alliance ; telles en sont les conditions. Abraham en receût la marque dans la circoncision, cerémonie dont le propre