Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/295

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L’Egypte d’où il faut sortir, le desert où il faut passer, la Babylone dont il faut rompre les prisons pour entrer ou pour retourner à nostre patrie, c’est le monde avec ses plaisirs, et ses vanitez : c’est là que nous sommes vrayment captifs, et errans, séduits par le peché et ses convoitises ; il nous faut secoûër ce joug pour trouver dans Jérusalem et dans la cité de nostre dieu la liberté veritable, et un sanctuaire non fait de main d’homme , où la gloire du Dieu d’Israël nous apparoisse.

Par cette doctrine de Jesus-Christ le secret de Dieu nous est découvert, la loy est toute spirituelle, ses promesses nous introduisent à celles de l’evangile, et y servent de fondement. Une mesme lumiere nous paroist par tout : elle se leve sous les patriarches : sous Moïse et sous les prophetes elle s’accroist : Jesus-Christ plus grand que les patriarches, plus autorisé que Moïse, plus éclairé que tous les prophetes nous la montre dans sa plenitude.

A ce Christ, à cét homme-dieu, à cét homme qui tient sur la terre, comme parle saint Augustin, la place de la verité, et la fait voir personnellement résidente au milieu de nous ; à luy, dis-je, estoit réservé de nous montrer toute verité, c’est à dire celle des mysteres, celle des vertus, et celle des récompenses que Dieu a destinées à ceux qu’il aime.

C’estoit de telles grandeurs que les juifs devoient