la sensualité et le libertinage estoient les seules défenses de l’idolatrie.
L’eglise la déracinoit tous les jours par sa doctrine, et plus encore par sa patience. Mais ces esprits malfaisans qui n’avoient jamais cessé de tromper les hommes, et qui les avoient plongez dans l’idolatrie, n’oublierent pas leur malice. Ils susciterent dans l’eglise ces héresies que vous avez veûës. Des hommes curieux, et par là vains et remuans, voulurent se faire un nom parmi les fidelles, et ne purent se contenter de cette sagesse sobre et temperée que l’apostre avoit tant recommandée aux chrestiens. Ils entroient trop avant dans les mysteres qu’ils prétendoient mesurer à nos foibles conceptions : nouveaux philosophes qui mesloient les raisonnemens humains avec la foy, et entreprenoient de diminuer les difficultez du christianisme, ne pouvant digerer toute la folie que le monde trouvoit dans l’evangile. Ainsi successivement, et avec une espece de methode, tous les articles de nostre foy furent attaquez : la création, la loy de Moïse fondement necessaire de la nostre, la divinité de Jesus-Christ, son incarnation, sa grace, ses sacremens, tout enfin donna matiere à des divisions scandaleuses. Celse et les autres nous les reprochoient. L’idolatrie sembloit triompher. Elle regardoit le christianisme comme une nouvelle secte de philosophie qui avoit le sort de toutes les autres, et comme elle se partageoit