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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/546

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des villes de ce païs, et sur tout les loix de Solon qui estoient les plus populaires. Les loix des Xii tables sont établies, et les décemvirs qui les rédigerent furent privez du pouvoir dont ils abusoient.

Pendant qu’on voit tout tranquille, et que des loix si équitables semblent établir pour jamais le repos public, les dissensions se réchauffent par les nouvelles pretensions du peuple qui aspire aux honneurs et au consulat réservé jusqu’alors au premier ordre. La loy pour les y admettre est proposée. Plustost que de rabaisser le consulat, les peres consentent à la création de trois nouveaux magistrats qui auroient l’autorité de consuls sous le nom de tribuns militaires, et le peuple est admis à cét honneur.

Content d’établir son droit, il use moderément de sa victoire, et continuë quelque temps à donner le commandement aux seuls patriciens. Aprés de longues disputes on revient au consulat, et peu à peu les honneurs deviennent communs entre les deux ordres, quoy-que les patriciens soient toûjours plus considerez dans les élections.

Les guerres continuënt, et les romains soumettent aprés cinq cens ans les gaulois cisalpins leurs principaux ennemis, et toute l’Italie. Là commencent les guerres puniques ; et les