Le Jour, vers le Soleil de cuivre…
Et, sans souci du lendemain,
Bissac au dos, bâton en main,
J’ai tout délaissé pour te suivre !…
Route immense qu’avec effort
Arpentent les Races humaines,
Est-ce à la Vie, est-ce à la Mort
Et j’ai marché sans m’arrêter :
Marché l’Hiver, marché l’Été,
Marché le Printemps et l’Automne ;
Et j’ai marché, marché toujours,
Durant des nuits, durant des jours,
Qu’il pleuve, ou gèle, ou vente, ou tonne…
… Et me voici tout vieux, tout nu,
Marchant encor vers l’Inconnu
Au seuil de cette matinée ;
Oh ! prends pitié ! Réponds enfin :
Dis-moi, quand verrai-je ta fin,
Ô route de ma Destinée ?
Route immense qu’avec effort
Arpentent les Races humaines,
Est-ce à la Vie, est-ce à la Mort
Et longtemps ainsi j’ai pleuré,
De tout mon cœur désespéré,
Sur la Route blanche… et muette…
Et la grand’Route a bu le sang
Tombé de mon front blêmissant,
Blessure qu’Elle m’avait faite !