terons[1] au dessert. (Montrant sa chaise au chemineau.) Sit down ![2] (Pierre-qui-Roule s’assied et mange.)
M. Duflair, à Pierre-qui-Roule. — Au reste, il ne faut pas vous faire d’illusions, mon gaillard ; votre liberté n’est que provisoire et vous demeurez en surveillance.
Pierre-qui-roule. — Oh ! j’ai bien remarqué, allez ! mais cela ne fait rien ! La meilleure des illusions est encore celle de la liberté et on l’a, cette bonne illusion, quand une route blanche fuit sous vos pieds ! Oh ! la prison ! quatre murs, une fenêtre grillée, une porte toujours verrouillée : mieux vaudrait la tombe, voyez-vous !
M. Duflair. — Voilà ce que c’est, mon ami, de vous mettre sous le coup de la loi.
Pierre-qui-roule. — La loi ! La loi !
Jacques, qui entre avec un plat. — V’là l’oie ! v’là l’oie !… est-elle assez belle, hein ? C’est une de mes élèves !
M. Duflair. — Mettez-la devant moi et donnez-moi le couteau à découper : je vais procéder à son interrogatoire. Voyons un peu ce que cette inculpée-là a dans le ventre !
Jacques. — Des marrons… (On rit.) et de la farce !
M. Duflair, découpant. — Farceur ! (On rit.) Elle a, dès lors, droit à toute notre indulgence. (À l’étranger.) Une aile, cher collègue ?
L’Étranger. — Thank you ! mais prenez soin, surtout, de mon invité !