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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/105

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CHAPITRE VII.

parmi les synonymes ; il choisit celui auquel il est le plus accoutumé.

Mais qu’il s’agisse d’accords, le sentiment musical, s’il est juste, l’emporte sur l’éducation des muscles, et après un tâtonnement, d’autant plus court que la représentation préliminaire de l’intervalle musical était plus nette, le musicien donne l’intervalle naturel.

D’innombrables expériences ont été faites à ce sujet ; elles conduisent toutes aux mêmes conclusions, y compris les expériences de Cornu et Mercadier.

En définitive on peut considérer comme établies les quatre propositions suivantes :


1o Les intervalles théoriques sont parfaitement reconnus par une oreille délicate.

2o Les erreurs de la gamme tempérée sont réellement appréciables et désagréables pour une oreille juste.

3o Malgré le peu de différence des intervalles pris isolément, il est plus facile de chanter juste suivant la gamme naturelle que suivant la gamme tempérée.

4o La gamme de Pythagore ne se soutient ni en théorie ni en pratique.


CHAPITRE VIII.
MESURE, RYTHME, INSTRUMENTS DE PERCUSSION.


63. Temps. Valeurs relatives des notes. — Les sons formant une mélodie ou un système d’accords se succèdent dans le temps ; l’effet esthétique dépend essentiellement de la loi de succession. Quelle que soit la cause de nos sentiments agréables ou désagréables, nous réclamons expressément une certaine symétrie dans la distribution des sons, envisagés uniquement par rapport à leur distribution dans le temps, indépendamment de leur hauteur et de leur intensité.

La manière la plus simple de satisfaire ce désir consiste à grouper les sons dans des intervalles égaux de durée, dont