Aller au contenu

Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
RÉSONANCE. THÉORIE DE L’OREILLE.

que chaque partie de l’oreille vibre sous l’influence d’un son déterminé. Cela veut dire que le mouvement communiqué est plus fort pour ce son-là, mais que les sons voisins agissent à un degré moindre. Helmholtz croit pouvoir admettre comme ordre de grandeur que, pour une différence d’un demi-ton entre le son excitateur et le son de plus forte résonance d’une de ces parties, la vibration par influence est encore appréciable.

Nous voici loin de la comparaison si souvent invoquée dans les ouvrages de vulgarisation entre l’oreille et un piano. Vu le très faible amortissement d’une corde tendue, elle ne résonne que pour un son très voisin du son qu’elle rend elle-même. Au contraire, sous l’influence d’un son simple de hauteur donnée, de nombreuses parties mobiles de l’oreille, quelles qu’elles soient physiologiquement parlant, entrent en vibration : l’une avec une intensité maxima, les voisines avec des intensités décroissantes. C’est à l’ensemble de ces mouvements que correspond la sensation d’un son simple.

Encore une fois, peu importe qu’il faille voir ces organes différents dans les fibres de Corti ou dans d’autres groupes de cellules ; mécaniquement tout se passe comme s’il existait des parties mobiles jouissant des propriétés ci-dessus indiquées.

Voici comment Helmholtz cherche à fixer l’amortissement des parties mobiles de l’oreille.

Si l’on exécute sur le la1 (110 vibrations) un trille de 10 notes à la seconde, le même son revient tous les de seconde. Sûrement le trille ne serait pas net, si l’intensité du son n’était pas réduite au de sa valeur après de seconde, soit 22 vibrations. Il résulte de là que l’amortissement ne correspond pas au premier degré du tableau du § 18 : il est plus grand. Il correspond soit au second, soit au troisième. Mais, d’autre part, un trille beaucoup plus rapide ne serait pas net. Donc l’amortissement n’est pas énormément plus grand. Helmholtz admet que la faculté d’étouffement correspond à peu près au troisième degré du Tableau. C’est-à-dire qu’après 10 vibrations, l’intensité du son propre est réduite au de la valeur initiale. D’où la conclusion énoncée ci-dessus pour les intervalles.



20. Loi d’Ohm. L’oreille n’a la sensation d’un son simple