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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/47

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CHAPITRE III.

ment, etc.) nous devons les considérer comme des bruits non périodiques ; il n’y a plus à parler à ce propos de leurs différences de phase.

Helmholtz institua une série d’expériences très intéressantes pour vérifier sa loi. Il s’appuie sur la théorie de la résonance. Un diapason est placé devant un tnvau de résonance qu’on peut accorder exactement sur lui, ou désaccorder pi us ou moins. Sans entrer dans le détail du phénomène qui est assez compliqué, nous savons (§ 17) qu’il existe généralement entre le son excitateur et le son excité une différence de phase. Or il se trouve qu’au voisinage du maximum de résonance, le moindre désaccord produit une variation énorme de la différence de phase pour une variation insensible de la résonance. Imaginons plusieurs diapasons donnant les harmoniques d’un fondamental, pourvus de tuyaux de résonance et entretenus par le même courant ; nous sommes donc assurés de leur concordance de phase. Désaccordons plus ou moins quelques-uns des tuyaux ; nous modifierons la phase de quelques-uns des harmoniques. Helmholtz trouve que le timbre ne change pas.

Si la loi de Helmholtz est exacte le même timbre peut résulter de vibrations présentant les formes les plus diverses, pourvu que ces formes puissent être décomposées en vibrations simples ayant les mêmes amplitudes.

L’exactitude de la loi a été contestée par Kœnig (Expériences acoustiques, p. 222). Il utilise pour sa démonstration une sirène à ondes. C’est un instrument destiné à produire dans l’air un mouvement dont l’amplitude est déterminée par le moyen d’une bande dont un des bords est rectiligne et dont l’autre représente par sa distance au premier la loi du mouvement à produire ; elle est découpée dans une feuille de métal et glisse, parallèlement à sa longueur et avec une vitesse constante, devant une fente étroite servant de lumière à un porte-vent : elle l’allonge ou la raccourcit périodiquement, suivant la loi qu’elle exprime. En fait la translation indéfinie est remplacée par une rotation uniforme.

On conçoit que plusieurs courbes sinusoïdales soient montées cylindriquement autour d’un même axe et produisent, en tournant devant autant de fentes, un fondamental et ses harmoniques. En décalant les courbes les unes par