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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/48

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RÉSONANCE. THÉORIE DE L’OREILLE.

rapport aux autres, on fait varier les phases relatives des divers sons partiels.

Kœnig trouve que le timbre dépend des positions relatives des courbes et par conséquent des phases. Il est juste d’ajouter que son appareil est bien complexe ; on peut se demander si le vent d’un des sons n’influe pas sur la production et l’intensité du son voisin et d’une manière qui dépend précisément de la phase relative ; Kœnig avoue lui-même que les différences de timbre, à supposer qu’elles existent, ne sont pas aisées à discerner.


28. Timbre des voix. — Aucun instrument ne montre mieux que la voix humaine l’importance du timbre.

En ne tenant compte que de la hauteur, on classe d’abord les voix en deux groupes qui sont sensiblement à une octave de distance. Les voix graves incultes évoluent entre les sons ut2 (128v) et ut3 (256v) ; ce sont celles des hommes faits. Les voix aiguës incultes évoluent à une octave au-dessus, de ut3 (256v) à ut4 (512v) ; ce sont celles des femmes, des eunuques et des enfants ; les hommes peuvent en approcher en chantant le fausset ou la voix de tête qui est à l’octave de la voix dite de poitrine.

L’exercice augmente l’étendue de la voix soit vers le haut, soit vers le bas. Une voix bien développée peut parcourir une étendue à peu prés égale à deux octaves ;‘mais cet intervalle est généralement loin d’être atteint[1]. Suivant les sons qu’il leur est possible d’émettre, les voix d’hommes se classent en basses, barytons, ténors ; les voix de femmes en contraltos et sopranos plus ou moins aigus, à une octave des voix d’hommes.

Exceptionnellement la voix du ténor peut aller du sol1 au ut4♯, (ut de Tamberlick) ; elle ne va généralement que du la1 au la3. Bien entendu, les auteurs diffèrent considérable-

  1. On appelle tessiture l’ensemble des sons qui conviennent le mieux à une voix, et par extension l’ensemble des notes qui se retrouvent le plus souveni dans un morceau.

    Il y a intérêt à diminuer la distance des sons utilisés dans une partie vocale pour employer les plus agréables dans chaque espèce de voix. Dans les parties de plain-chant, par exemple, on ne trouve jamais d’étendue supérieure à une neuvième, c’est-à-dire à deux quintes.