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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/49

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CHAPITRE III.

ment dans les limites qu’ils indiquent pour les voix, suivant les pays auxquels ils appartiennent. Sur les parties, la voix de ténor se note du la2 au la4, c’est-à-dire une octave plus haut que la hauteur réelle.

La voix de soprano, qui se note à la vraie hauteur, va du la2 au la4. Exceptionnellement elle va du sol2 au mi5.

La basse (hommes) va du mi1 au 3 ; elle est notée en clef de fa. Le contralto, qui lui correspond pour les femmes, va du mi2 au fa4. ; elle se note en clef de sol.

Il est à remarquer que, pour un même sexe, une voix très basse n’est guère qu’à une quinte au-dessous d’une voix très aiguë. On sait pourtant à quel point diffèrent les impressions ressenties à l’audition d’une voix de soprano et à l’audition d’une voix de contralto. Il faut donc rapporter ces différences d’effet, non à la hauteur absolue, mais au timbre.

Les sons de la voix humaine se rapprochent par leur composition des sons des tuyaux ouverts de l’orgue. Ils contiennent les premiers harmoniques du fondamental avec une intensité considérable, mais très variable suivant les voix ; d’où les timbres caractéristiques.

Avec le secours des résonateurs, on peut reconnaître dans les notes graves de la voix de basse, chantées avec force sur des voyelles éclatantes, des harmoniques allant jusqu’au seizième. Chez les voix mordantes les harmoniques sont bien plus nombreux et plus intenses que chez les voix douces et sombres.

On sait que l’appareil vocal est formé d’anches membraneuses : si les replis, appelés cordes vocales, n’arrivent jamais à se toucher et à fermer complètement l’orifice de la glotte, ils forment des anches libres, et la voix est douce et plus ou moins voilée. Si au contraire ils se heurtent et donnent ainsi une discontinuité beaucoup plus marquée, ils forment des anches battantes et la voix est claironnante ou même rauque, suivant les cas.

La cavité buccale intervient comme résonateur, pour renforcer un certain nombre de sons de hauteur déterminée. Suivant que les harmoniques du son émis par le larynx se rapprochent plus ou moins des sons renforcés par la cavité buccale dans sa forme actuelle, leurs intensités relatives varient beaucoup. On peut donc modifier considérablement